En France, il apparaît plus facile de demander pardon que de dire merci. Le pays de la repentance à tous les niveaux n’ est pas celui de la gratitude. J’ en veux pour preuve ces quelques images tirées du roman feuilleton de l’ Arche de Zoé:

Les hôtesses ibériques, réunies devant un micro sur le tarmac de l’ aéroport de Madrid, remerciant le gouvernement espagnol pour leur libération.

Le pilote belge, perfusé, dans l’ ambulance à sa descente de l’ avion, n’ adressant que quelques mots, uniquement pour remercier les personnes ayant oeuvrer à sa libération.

Rappelez-vous le retour de nos deux journalistes, ramenés en France par rien moins que le Président de la République en personne. Pas un mot. Comme s’ il était inconvenant de remercier le gouvernement, la France, ou pire, Nicolas Sarkozy. La diabolisation de ce dernier, mot jusque là réservé à Le Pen, conduit à des comportements dont la veulerie m’ écoeure.

Et ce ne sont pas les jours prochains qui me feront changer d’ avis …

Lenonce

Samedi matin, j’ ai commis une erreur. En allant travailler, j’ ai ouvert ma radio sur une fréquence que je m’ oblige à ne pas fréquenter. 91.3 Mhz. France Inter. Je sais, je n’ aurais pas du.

Envahissent l’ habitacle les voix de Guy Bedos et de deux journalistes du service public (comprenez payés avec nos impots). Et j’ entends, répété à satiété, repris en coeur d’ un ton mielleux par nos pingouins appointés, cette expression de " rire de résistance ".

Le contexte sous-entendu est le suivant: le 06 mai dernier, le pays a basculé dans la dictature sarkozyste. Face à elle, une poignée de femmes et d’ hommes libres résistent au péril de leur vie. Mais résister à quoi, putain de bordel de merde, me mis-je à hurler ( je suis un peu à cran en ce moment ), manquant du coup écraser un quidam ressemblant à Bernard Thibault.

Utiliser le mot de résistance quand on est un vieux bobo bourré aux as est une insulte à tous ceux qui périrent sous la torture pour avoir voulu la libération de leur pays.

Et merde à Guy Moquos !

Lenonce