Nos étudiants débraillés et lycéens boutonneux se prennent à réver d’ un nouveau mai 68. Je voudrais ici leur dire combien ils se trompent.
Le mouvement de 68 est né d’ une volonté farouche de changer la société, une sorte de grand soir, qui, il faut bien le dire n’ a pas vraiment eu lieu. Nos jeunes gens (les vrais, pas ceux qui leur bourrent la gueule pour piquer leurs portables…) veulent, eux, que rien ne change, et si possible, un bon poste de fonctionnaire à la clé pour continuer de se branler le restant de leurs jours.
Si on en croit les études qu’ ont entrepris les étudiants interrogés dans la rue par nos merdiques médias(sociologie, psychologie, histoire de l’ art, philosophie, …), ils sont en passe de réussir.
En 68, les étudiants faisaient des barricades, lançaient des cocktails molotov, se filaient un peu contre les CRS (SS). Que voit-on aujourd’hui ? Un troupeau, bêêêê, bêêêê, défilant mort de trouille, encadré par les membres anencéphaliques et bas du plafond des services d’ ordre syndicaux, pour éviter de se faire rosser par les jeunes gens (les autres), rebaptisés pour l’ occasion: "casseurs". Quelle allégorie: la matière grise (en fait, rose ou rouge) protégée par le muscle.
Il est d’ ailleurs intéressant de faire la constatation suivante.Les casseurs (eux pas du tout rose ou rouge….) sont issus des banlieues, et les premiers concernés par le CPE. Pourtant ils attaquent ceux qui défilent contre. On peut donc en déduire qu’ ils sont pour le CPE. CQFD.
Je remarque aussi que, si les manifestations sont un succés, la grève, qui devait être générale, a été relativement peu suivie. Il est facile de jeter dans la rue tout ce que la France compte d’ inactifs: étudiants, lycéens et syndicalistes, plus difficile de faire perdre une journée de travail pour un motif à la con.
J’ entendais un prof représentant syndical (FSU?), pousser des cris d’ orfraie en apprenant que le ministre de Robien avait demandé de mettre fin au blocage des lycées, y compris par la force. Mais de quel droit, une poignée de merdeux, incapables au sens civique du terme, empécherait les établissement, payés par nos impôts, de fonctionner ? Car le problème est là: beaucoup de facs et de lycées sont bloqués par des minorités, politisées et manipulées. Il faut que cela cesse: c ‘est une insulte à tous ceux quiveulent travailler (mais oui il y en a, les pauvres!).
Ecoutez la représentante de l’ UNEF (trotsko) dévider un discours bien rodé et commençant toutes ses phrases par: Je pense. Regardez la représentante de la coordination étudiante, déguisée avec sa casquette à la gavroche. Elles sont à pleurer!
Je ne sais vraiment pas si le CPE est la solution au chômage des jeunes, je pense même qu’ il ne résoudra rien du tout, mais ce que je sais, c’ est qu’ un pays gouverné par la rue depuis trente ans, ne mérite pas qu’ on y reste. Il faut se tirer d’ ici.
Lenonce