Je n’ ai pas eu le courage de regarder la pantalonnade rouge garance de notre président. J’ ai donc jeté un œil, hier soir, sur son discours, qui réussit la prouesse de mélanger les deux guerres mondiales, comme si le centenaire de la première était un costume trop étroit pour notre grand homme. Et comme cela ne suffisait pas encore, il a rajouté la crise actuelle, faisant de cet exercice, que seul ce con de Copé a trouvé émouvant, une synthèse dont il a le secret et qui m’ a immédiatement évoqué une flaque de vomi froid.
Et puis, une phrase a attiré ma maigre attention antésomnique: une phrase de … Nicolas Sarkozy ! Le candidat qui n’ a jamais cité son nom de toute la campagne, l’ appelant d’ un ton méprisant » le candidat sortant « , le président nouvellement élu se comportant avec l’ ancien lors de la passation de pouvoir comme le dernier des cuistres, celui qui accable son prédécesseur de tous les maux pour ( tenter de ) masquer ses propres incuries, celui-là donc cite Nicolas Sarkozy. Faut-il qu’ il soit aux abois pour être contraint à de telles extrémités: rien de ne va plus en socialie !
Et puis je l’ ai vu s’ effondrer au pupitre, le pitre, tandis qu’ une voix tonitruante clamait: » tu seras fusillé pour l’ exemple »
– Non, pitié, pitié, gueulait-il, la cravate de travers, l’ entrejambe marqué d’ une tache sombre, je ne savais pas que c’ était si dur !
– Justement, il ne faut plus qu’ à l’ avenir n’ importe quel bon à rien puisse accéder à la fonction suprême: fusillé ! Emmenez-le !
Et les ombres de Bigeard et Denoix de Saint Marc de le trainer vers le fond de la pièce, dominée par l’ Élysée en feu.
– Pitié, pitié, je suis déjà bien puni. Ce matin, en broutant le minou poilu, de 14 et de Valou (quelle touffe, mon Dieu, quelle touffe), j’ ai levé les yeux et vu la figure grimaçante de Léonarda, pitié, pitié, ahhhhhhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!!
Je me suis alors réveillé en sursaut, le corps baigné de sueur, le regard hagard ! Putain, quel cauchemar …
Et j’ ai compris ce que serait la suite du quinquennat: une guerre de tranchée avec un Hollande enterré, laissant ses ennemis s’ épuiser en attendant la réélection. Courage mes amis, le pire est à venir.
lenonce
Pour ceux que le vrai sujet intéresse, lire l’ excellent livre du général André Bach: Fusillés pour l’ exemple: 1914-1915.