(merci à corto pour m’avoir fait remarquer ce détail de la consternante cérémonie de commémoration « j’irai courir sur vos tombes »).
lenonce
(merci à corto pour m’avoir fait remarquer ce détail de la consternante cérémonie de commémoration « j’irai courir sur vos tombes »).
lenonce
T’as voulu voir Vierzon
Et on a vu Vierzon
T’as voulu voir Vesoul
Et on a vu Vesoul
T’as voulu voir Honfleur
Et on a vu Honfleur
T’as voulu voir Hambourg
Et on a vu Hambourg
J’ai voulu voir Anvers
On a revu Hambourg
J’ai voulu voir Verdun
Et on a vu La Mecque
Comme toujours !
« Jaurès » – Jacques Brel :
« Ils étaient usés à quinze ans
Ils finissaient en débutant
Les douze mois s’appelaient décembre
Quelle vie ont eu nos grand-parents
Entre l’absinthe et les grand-messes
Ils étaient vieux avant que d’être
Quinze heures par jour le corps en laisse
Laissent au visage un teint de cendres
Oui notre Monsieur, oui notre bon Maître
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
On ne peut pas dire qu’ils furent esclaves
De là à dire qu’ils ont vécu
Lorsque l’on part aussi vaincu
C’est dur de sortir de l’enclave
Et pourtant l’espoir fleurissait
Dans les rêves qui montaient aux cieux
Des quelques ceux qui refusaient
De ramper jusqu’à la vieillesse
Oui notre bon Maître, oui notre Monsieur
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Si par malheur ils survivaient
C’était pour partir à la guerre
C’était pour finir à la guerre
Aux ordres de quelque sabreur
Qui exigeait du bout des lèvres
Qu’ils aillent ouvrir au champ d’horreur
Leurs vingt ans qui n’avaient pu naître
Et ils mouraient à pleine peur
Tout miséreux oui notre bon Maître
Couverts de prèles oui notre Monsieur
Demandez-vous belle jeunesse
Le temps de l’ombre d’un souvenir
Le temps de souffle d’un soupir
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ? »
Au risque du malentendu, je ne vois dans cette photo que la stricte démonstration de la laïcité : morts pour la France (et accessoirement pour les générations décadentes qui suivirent) dans la stricte égalité des souffrances endurées, puis seul (six pieds sous terre) selon ses croyances ; c’est un minimum, à mon sens.
Le soldat sous cette stèle, fut-elle orientée vers la Mecque, aurait possiblement bien des choses à apprendre aux aigrefins donneurs de leçon, et autres dégénérés festifs et penseurs creux aux indignations convenues.
Il me souvient que la famille de notre hôte aurait payé son tribut à cette guerre ; la mienne aussi : je ne conçois aucune amertume à ce qu’ils soient enterrés à côté de leurs compagnons d’infortune, y compris orientés vers la Kaaba..
A ce point de conchitude, je trouve que « l’après-guerre » a cet inconvénient sur « le pendant-la guerre » : trop de place à l’opinion.
Cliquer pour accéder à mort-loup-vigny.pdf
« Il existe pour le pauvre en ce monde deux grandes manières de crever, soit par l’indifférence absolue de vos semblables en temps de paix, ou par la passion homicide des mêmes en la guerre venue. S’ils se mettent à penser à vous, c’est à votre torture qu’ils songent aussitôt les autres, et rien qu’à ça. On ne les intéresse que saignants les salauds ! (…) Dans l’imminence de l’abattoir, on ne spécule plus beaucoup sur les choses de son avenir, on ne pense guère qu’à s’aimer pendant les jours qui vous restent puisque c’est le seul moyen d’oublier son corps un peu, qu’on va vous écorcher bientôt du haut en bas.(…) Je me prenais pour un idéaliste, c’est ainsi qu’on appelle ses propres petits instincts habillés en grands mots. »
Dis moi Céline, serait-il donc revenu
Du « Voyage au bout de la nuit » Bardamu ?
« Notre vie est un voyage.
Dans l’hiver et dans la Nuit,
Nous cherchons notre passage.
Dans le Ciel où rien ne luit. »
A l’instar d’autres voyages, celui-ci ne voit jamais repasser aucun voyageur..
« A voir ce que l’on fut sur terre et ce qu’on laisse
Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse. »
Cher pdm, mon propos, tu l’as bien compris, n’est pas destiné à minimiser le courage de ces soldats, mais de fustiger cette volonté perpétuelle de donner des gages à cette communauté, sans vraiment être, c’est le moins qu’on puisse dire, payé de retour!
Le metteur en scène aurait pu, mais c’était moins « main stream », se focaliser sur les canadiens, ou les britanniques (respectivement 4000 et 250000 morts à Paschendaele), mais surtout, surtout, sur ces français dont les noms couvrent les quatre faces des monuments aux morts de la plupart de nos plus petits villages.
(La scène d’après montre quelques inscriptions en hébreux, pour faire bonne mesure!)
– Ah ! je t’ai bien compris, sauvage blogueur,
Et ton dernier commentaire m’est allé jusqu’au cœur !
La question qui se pose alors est : comment issus d’une même communauté nous y trouvons autant de cons aujourd’hui et d’en d’autres par ailleurs ? Car si celle-ci a pour l’instant le pompon de l’impunité arrogante, je dois constater que de nombreux rivaux « communautaires » polluent ce qui devrait se résumer au seul espace défini par la République.
Nos cimetières militaires sont les tristes témoignages laissés par ceux qui concevaient encore cet espace là.
Je vous comprends tous les deux.
Mais de même que notre Poste nationale a commis en 2008 un timbre à l’effigie d’Abd el-Kader, j’attends toujours le timbre algérien représentant au moins l’un des généraux Bugeaud, Damrémont, Drouet d’Erlon, du Duc D’Aumale ou plus proche chronologiquement de Bigeard et Massu …
Et je n’ose imaginer les cris d’orfraies si notre Poste Française avait émis un timbre Houphouët-Boigny, Pinochet ou Rommel !
Ah, ah, j’imagine bien une série philatélique spéciale « littérature »:
Brasillach, Céline, Drieu la Rochelle, Maurras !
« – Les conneries, c’est où ?
– Par là mec … »
Ex-philatéliste, ce qui contribua grandement à ma culture tout comme les albums Panini des Coupes d’Europe de football, je remarque que notre Poste Française trouva bien matière à un timbre pour Abd el-Kader, tandis que pour le lieutenant-colonel Dimitri Amilakvari …
Voyageons, donc !
De ce vieil Alfred, qui nous a tant émus avec sa « Mort du loup » et qui nous interroge sur le sens du voyage :
« Voyager, dîtes-vous ? Que signifie le voyage ? Quand même je serais transporté tout à coup à l’île Hong-Kong ou à Grenade, qu’y ferais-je ? Un coup d’oeil m’en conserverait l’aspect. Puis, ce moment passé, je reprendrais mes rêves de philosophie, mes extases de poésie, mes songes métaphysiques. Quelle terre serait assez nouvelle à ma pensée pour l’étonner ? Quel pays existe dont elle ne puisse faire d’avance la peinture ? Quelle contrée attirerait mes regards au point de les détourner du ciel, et le ciel n’est-il pas partout ?
Assieds-toi donc, lève la tête au ciel, regarde et pense. »
… à ce cher Louis-Ferdinand, qui nous accompagne jusqu’au bout de la nuit :
« Voyager, c’est bien utile, ça fait travailler l’imagination. Tout le reste n’est que déception et fatigues. Notre voyage à nous est entièrement imaginaire. Voilà sa force. Il va de la vie à la mort. Hommes, bêtes, villes et choses, tout est imaginé. C’est un roman, rien qu’une histoire fictive. Littré le dit, qui ne se trompe jamais. Et puis d’abord tout le monde peut en faire autant. Il suffit de fermer les yeux. C’est de l’autre côté de la vie. »
Voyageons… au bout de l’enfer !
Moi j’m’en fous, j’irai tout droit au paradis des succubes !
Dans l’attente, « soyons désinvoltes, n’ayons l’air de rien » dans l’Enfer des anges.