A l'origine, le fameux principe de précaution a été créé pour le droit de l'environnement. CHIRAC, qui en a raté assez peu, l'a même fait inscrire dans la Constitution de notre pays.
Bien entendu, parce que nous sommes en France, son application s'est développée de manière délirante, l'état se sentant investi d'une mission de protection tous azimuts du bon peuple qui en redemande…(droit de retrait, cellule de soutien psychologiques etc…)
Le principe de précaution vient de nous frapper de plein fouet au portefeuille avec son application "bachelotienne" au niveau de la grippe A. Il avait en effet été décidé d'un taux de couverture de 73,4% de la population française. Le premier du monde. Les Américains plafonnant à 32,5%. D'où la commande de 94 millions de doses (dont 50 millions viennent d'être résiliés).
La facture, pour le bon peuple, serait de 1,79 milliards d'euros (comprenant les autres dépenses comme les achats de masques, les consultations médicales etc…).
Contre toutes prédictions scientifiques d'ailleurs parfaitement relayées par nos clinquants journalistes, la grippe A a tué très peu de monde en France. Beaucoup moins que la grippe traditionnelle. On nous annonçait, en mai 2009, que cette grippe tuerait 30.000 personnes en France…nous en sommes à 13.000 dans le monde.
Le principe de précaution est une invention à la con qui permet tout d'abord la déresponsabilisation des dirigeants. Météo France l'applique régulièrement en couvrant la France d'alertes qui souvent ne se réalisent pas (comme la neige attendue hier à Marseille) mais qui la met à l'abri d'éventuelles critiques sur un phénomène non annoncé. (A ce sujet, une relecture de "pierre et le loup" serait certainement salutaire).
Mais le développement de ces principes de précaution et autres protections à la con est également une manière de tenir le bon peuple dans ce que Tocqueville appelle "une si douce tyrannie".
Extrait de – de la démocratie Américaine -…." Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages, que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ? "
En voilà un beau sujet de réflexions pour le week-end pluvieux qui s'annonce….
Géronte