La Belgique risque d'imploser car les Wallons, francophones, et les Flamands, néerlandophones, ne se supportent plus. Certains commentateurs comparent cette guerre picrocholine aux tensions ethniques qui existent en Afrique. La Belgique, disent-ils, est un bout d'Afrique au sein de l'Europe.
Il faut reconnaître que nos proches voisins sont assez incompréhensibles dans leur comportement qui défait gouvernement sur gouvernement.
Alors, chaque fois que nous ne comprenons pas une situation, il faut se faire aider par nos anciens. J'appelle donc à notre secours Baudelaire (Charles) et Brel (Jacques) afin de nous donner quelques éléments de réflexion.
Baudelaire a commencé, en 1864, un pamphlet impitoyable contre le peuple Belge :" Pauvre Belgique !". Morceaux choisis.
« Qu’il faut, quoi que dise Danton, toujours "emporter sa patrie à la semelle de ses souliers". La France a l’air barbare, vue de près. Mais allez en Belgique et vous deviendrez moins sévère pour votre pays. Comme Joubert remerciait Dieu de l’avoir fait homme, et non femme, vous le remercierez de vous avoir fait, non pas Belge, mais Français. Grand mérite à faire un livre sur la Belgique. Il s’agit d’être amusant en parlant de l’ennui, instructif en parlant du rien. »
« Le visage belge, ou plutôt bruxellois. Chaos. Informe, difforme, rêche, lourd, dur, non fini, taillé au couteau. Dentition angulaire. Bouche non faite pour le sourire. Le rire existe, il est vrai, mais inepte, énorme, à propos de bottes. »
C'est du lourd, comme dirait l'autre….mais cela n'explique pas grand chose.
Alors allons voir du côté du grand Jacques qui nous éclaire sur les "Flamingants" dans sa superbe chanson de 1977.
Les Flamingants chanson comique…
Messieurs les Flamingants j'ai deux mots à vous rire
Il y a trop longtemps que vous me faites frire
A vous souffler dans le cul pour devenir autobus
Vous voilà acrobates mais vraiment rien de plus
Nazis durant les guerres et catholiques entre elles
Vous oscillez sans cesse du fusil au missel
Vos regards sont lointains votre humour est exsangue
Bien qu'il y ait des rues à Gand qui pissent dans les deux langues
Tu vois quand je pense à vous j'aime que rien ne se perde
Messieurs les Flamingants je vous emmerde
Vous salissez la Flandre mais la Flandre vous juge
Voyez la mer du Nord elle s'est enfuie de Bruges
Cessez de me gonfler mes vieilles roubignoles
Avec votre art flamand italo-espagnol
Vous êtes tellement tellement beaucoup trop lourd
Que quand les soirs d'orages des Chinois cultivés
Me demandent d'où je suis je réponds fatigué
Et les larmes aux dents "Ik ben van Luxembourg"
Et si aux jeunes femmes on ose un chant flamand
Elles s'envolent en rêvant aux oiseaux rose et blanc
Et je vous interdis d'espérer que jamais
A Londres sous la pluie on puisse vous croire anglais
Et je vous interdis à New York ou Milan
D'éructer mes seigneurs autrement qu'en flamand
Vous n'aurez pas l'air con vraiment pas con du tout
Et moi je m'interdis de dire que je m'en fous
Et je vous interdis d'obliger nos enfants
Qui ne vous ont rien fait à aboyer flamand
Et si mes frères se taisent et bien tant pis pour elles
Je chante persiste et signe je m'appelle Jacques Brel.
Tout est dans cette chanson.
Géronte
Effectivement quand tu écoute Jacques Brel sans avoir connu la Belgique, tu penses qu’il exagère …
Mais quand tu as vécu sur place, tu t’aperçois hélas, que nenni !
Merci, Géronte, pour ce billet qui fait avec brio le grand écart entre Charles et Jacques.
Merci, Géronte, pour ce billet qui fait avec brio le grand écart entre Charles et Jacques.
Merci, Géronte, pour ce billet qui fait avec brio le grand écart entre Charles et Jacques.
Merci, Géronte, pour ce billet qui fait avec brio le grand écart entre Charles et Jacques.