Relisant l’extraordinaire " belle du seigneur" d’Albert COHEN, je tombe sur un passage décrivant un cocktail se déroulant au sein de la société des nations.
"En cette volière, le sexuel primait parfois, atténuant ou supprimant le social. C’est ainsi que dans un coin discret un ambassadeur chauve (qui avait été pendant quarante ans le valet flatteur de ses supérieurs afin de progressivement monter et arriver, décati et bourré de colibacilles, à de l’importance) parlait avec empressement à une jeune interprète, idiote en quatre langues, pourvue de mamelle non encore tombantes et exposant ses grotesques fesses par le moyen d’une jupe exigée étroite, et c’était son but de vie à cette mignonne qui riait, charmée de sa provisoire nuisance. Car l’action du sexuel est passagère tandis que souveraine et durable celle du social".
C’est magnifique, c’est d’actualité. Relisez absolument ce livre.
Géronte d’Allauch