Qui se souvient encore de Joseph KESSEL ? qui se souvient encore qu'il était l'oncle de Maurice DRUON ? et surtout qui se souvient qu'ils ont écrit, tous les deux, en 1943 à Londres, le célèbre "chant des partisans" ?
Joseph KESSEL avait, à cette occasion, dit à son neveu Maurice DRUON : "c'est peut-être de nous deux tout ce qu'il restera".
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.
Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau: dynamite…
C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève…
Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Sifflez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute…
Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.
Maurice DRUON (1918-2009)
Phlegmon de la pensée libertaire, tu oublies Casimir le journaleux, qui dès le lendemain nous abreuvera de son jingle :
"Voici venu le temps
Des rixes et des gangs
Dans l’ile aux brigands
C’est tous les jours le printemps
C’est le pays foireux
Des caillras heureux
Des monstres gentils
Oui c’est un paradis"