Notre société mute de manière particulièrement insidieuse.
Cette mutation, plus vicieuse que vertueuse, produit un peu partout des ersatz qui, non contents d'être des ersatz reconnus, ont l'outrecuidance de se prendre pour leurs lointains modèles.
J'ai immédiatement en tête deux catégories d'individus qui sont représentatives de cette "dérive ersatzienne". Les journalistes et les politiques.
Les journalistes. Nous les accrochons régulièrment sur ce blog tellement ils ne ressemblent plus à LA référence qu'a été Albert LONDRES. (A ce sujet, je vous recommande vivement, cet été, la lecture de ses oeuvres complètes éditées chez ARLEA). Les journalistes ont été, récemment encore, "fabuleux" sur les commentaires de la disparition de l'avion d'Air France. Nous avons pu voir et entendre, dans l'ensemble des médias (presse, radio, télé), un hallucinant n'importe quoi uniquement destiné à titiller la partie "voyeurisme" plus ou moins présente dans chacun d'entre nous. PUJADAS frolait l'orgasme, chaque soir, en revenant sur la catastrophe dont on ne savait (et on ne sait) strictement rien. Le clou de ce triste spectacle, un soir, quant il demande à un commandant de bord si on pouvait retrouver un canot de sauvetage ! Pathétique et pitoyable connerie que les journaleux de tous bords ont distillé des jours durant…et distillent encore. Ersatz de journalistes vous m'écoeurez !
Les politiques. Encore beaucoup plus avancés dans ce que j'appelle la "dérive ersatzienne" tant j'ai le sentiment qu'ils sont, aujourd'hui, des ersatz d'ersatz. Les exemples de cette dérive nous les vivons chaque jour. Nous avons tout de même atteint un sommet, l'autre soir, dans l'émission "à vous de juger" du 4 juin. Les échanges entre COHN-BENDIT et BAYROU traduisent parfaitement mon propos. Ca, de la politique ? De la merde, oui, comme dirait Jean-Pierre COFFE dans ses fameuses envolées…
Que les polititricards et les journaleux se rassurent…ils ne sont pas les seuls à dériver. Nous pouvons observer, au quotidien, ce type de dérive partout. Littérature, art, musique, gastronomie…aucun secteur n'est épargné.
"Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre"
Allez, je vais boire l'apéro car il y a au moins une chose qui n'est pas un ersatz : le pastis !
Géronte