Comme souvent, au détour d' une information, je revisite les déclarations précédentes de nos hommes illustres. Suite à ce dramatique fait divers qui a vu l' enlèvement et le meurtre d' une jeune femme, je suis allé extirper de la toile les déclarations que l' artisan de la suppression de la peine de mort multiplia contre la rétention de sûreté. Rappelez-vous, c' était cette disposition qui permettait de maintenir à l' écart de la société un individu ayant purgé sa peine mais potentiellement dangereux. La loi a été adoptée, mais le texte a été censuré par le Conseil Constitutionnel qui a décidé de ne pas appliquer la rétroactivité de celle-ci. En clair, la rétention de sûreté interviendra au minimum en 2023.
Lisez la déclaration du grand avocat mitterrandien (ici). Les effets de manche sont superbes, et les tournures de phrase percutantes: " Nous quittons la réalité des faits pour la plasticité des hypothèses ". Ailleurs, il dénonce " une période sombre pour notre justice " ou bien " les fondements de notre justice sont atteints " ou encore " la récidive ne concerne qu' un pour cent des violeurs ". C' est idiot, mais quand je lis ces phrases, je ne peux m' empêcher de penser à la victime, enlevée, passant un dernier coup de fil du coffre de la voiture, attachée à un arbre, martyrisée, assassinée … et des envies déraisonnables de bourrer la tronche de certains à coups de latte me prends… Une sensiblerie imbécile, dirait notre grand homme, sur laquelle on ne peut écrire les lois.
Pauvre femme, 1 % de récidivistes et ça tombe sur elle, victime de la " plasticité d' une hypothèse ", avec 100 % de mortalité à la clé ! Alors oui, Badinter est toujours pour la peine de mort, seulement quand elle s' applique aux victimes. Je ne l' entends pas la ramener en ce moment, c' est curieux. Un excès de pudeur, sûrement …
lenonce
Tous ces baveux ont oublié que chaque lumière s’accompagne d’une ombre. L’angélisme chez les cons est meurtrier.
L’autre jour, un juge appartenant au syndicat de la magistrature, cancer rouge de la profession, s’indignait des propos de HORTEFEUX qui avait osé mettre en cause « les juges d’application des peines qui ont pris la décision de libération conditionnelle ». Il avait rajouté « il est parfaitement inacceptable que ce criminel sexuel ait été remis en liberté. C’est dans ces conditions qu’il a, hélas, récidivé » et avait terminé en disant « une vie aurait pu être épargnée si l’application de la loi avait été faite dans l’intérêt des victimes. Cela pose une question d’application de la loi et, peut-être, une question d’adaptation de la loi ». Le petit juge, au look de celui d’Outreau, impavide et impassible, était révolté non pas par le fait que Manuel Ribeiro Da Cruz, condamné en juin 2002 à onze ans de réclusion criminelle pour l’enlèvement, la séquestration et le viol d’une adolescente de treize ans avait été remis en liberté conditionnelle le 5 mars 2007 (moins de 5 ans après) avec autorisation d’habiter le village de sa victime, mais par les propos de HORTEFEUX qui mettait en cause des magistrats. Ca, pour lui, c’est ce qui est vraiment insupportable car, a t’il rajouté, dans ce dossier le magistrat a appliqué la loi et a parfaitement bien fait son métier.
Tant que la justice sera pleine de petits juges comme celui là, il ya aura des Manuel Ribeiro Da Cruz qui tueront avec leur bénédiction.