Robert Badinter est pour la peine de mort …

Comme souvent, au détour d' une information, je revisite les déclarations précédentes de nos hommes illustres. Suite à ce dramatique fait divers qui a vu l' enlèvement et le meurtre d' une jeune femme, je suis allé extirper de la toile les déclarations que l' artisan de la suppression de la peine de mort multiplia contre la rétention de sûreté. Rappelez-vous, c' était cette disposition qui permettait de maintenir à l' écart de la société un individu ayant purgé sa peine mais potentiellement dangereux. La loi a été adoptée, mais le texte a été censuré par le Conseil Constitutionnel qui a décidé de ne pas appliquer la rétroactivité de celle-ci. En clair, la rétention de sûreté interviendra au minimum en 2023.

Lisez la déclaration du grand avocat mitterrandien (ici). Les effets de manche sont superbes, et les tournures de phrase percutantes: " Nous quittons la réalité des faits pour la plasticité des hypothèses ". Ailleurs, il dénonce " une période sombre pour notre justice " ou bien  " les fondements de notre justice sont atteints " ou encore " la récidive ne concerne qu' un pour cent des violeurs ". C' est idiot, mais quand je lis ces phrases, je ne peux m' empêcher de penser à la victime, enlevée, passant un dernier coup de fil du coffre de la voiture, attachée à un arbre, martyrisée, assassinée … et des envies déraisonnables de bourrer la tronche de certains à coups de latte me prends…  Une sensiblerie imbécile, dirait notre grand homme, sur laquelle on ne peut écrire les lois.

Pauvre femme, 1 % de récidivistes et ça tombe sur elle, victime de la " plasticité d' une hypothèse ", avec 100 % de mortalité à la clé ! Alors oui, Badinter est toujours pour la peine de mort, seulement quand elle s' applique aux victimes. Je ne l' entends pas la ramener en ce moment, c' est curieux. Un excès de pudeur, sûrement …

lenonce